Célébration de la vie et des sens, de l’amour et de l’enfance, de la beauté en tout et partout, Der Himmel über Berlin est une œuvre lyrique presque à nulle autre pareille. Le texte de Peter Handke est bouleversant et la mise en scène virtuose de Wim Wenders nous emmène – entre noir et blanc et couleurs – dans un festival ininterrompu de références culturelles : le générique évoque Twombly, l’ouverture Leni Riefenstahl, le cirque fait rêver, Berlin est un témoin meurtri de l’histoire récente de l’Europe (l’église du Souvenir apparaît dès le début, le mur est omniprésent, les traces du nazisme sont partout), Nick Cave et ses mauvaises graines nous surprennent, Peter Falk est étonnant, Bruno Ganz touchant… et puis il y a Solveig Dommartin. L’actrice est d’une beauté à couper le souffle et son monologue final est un morceau brut d’émotion. Avec elle, susurrons à l’oreille de l’être aimé : "unserer Entscheidung". L’allemand, quelle langue tout de même ! Sans doute la plus propice à la poésie, la plus caressante, la plus languissante, la plus désirable.
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